Effectuer des recherches généalogiques


Quelques remarques générales en préalable :

La généalogie est une passion qui devient vite dévorante et passionnante mais qui implique avant tout
beaucoup de patience.
Il faudra du temps pour trouver une information, obtenir une réponse à un courrier et faire les déplacements qui seront parfois nécessaires.
Il est encore très loin le temps où l’on pourra faire ses recherches sur internet :
d’une part, car très peu d’informations sont encore accessibles et, d’autre part, car il faudra toujours du temps pour les parcourir et les analyser.
Enfin, les recherches n’ont jamais de fin : à chacun de définir le moment où il estime avoir collecté suffisamment d’informations pour assouvir sa quête. Mais il y aura toujours une branche, une personne que l’on ne pourra identifier ou localiser, ne serait-ce qu’avec la diminution progressive des sources d’informations dans le temps.

Comment démarrer :

A côté de la patience, il est nécessaire de faire preuve de rigueur et d’organisation.
C’est la raison pour laquelle, plutôt que de sauter 3-4 générations pour commencer les recherches en fonction des connaissances familiales, je conseille de collecter toutes les données dès ses propres parents ou ses grands-parents.
Il y aura trois documents à retrouver, trois actes qui sont ceux de naissance, de mariage et de décès.
Il est toujours possible de trouver la date et le lieu de décès pour démarrer.
L'acte est obtenu en écrivant à la mairie de la commune concernée. Celui-ci mentionnera les éléments sur la naissance (date et lieu) qu’il faudra ensuite demander.
Attention, pour obtenir un acte de naissance, comme de mariage, de moins de 100 ans,
il faudra accompagner le courrier d’éléments (copie du livret de famille) établissant la filiation avec la personne.
Les mentions marginales (en marge de l’acte de naissance) qui ont été instituées à la fin du XIXème
siècle donneront les éléments sur le mariage.
A partir de ces documents, il sera possible de poursuivre pour les parents, référencés au moins sur l’acte de naissance.

Comment continuer :

Pour les 2 ou 3 premières générations, cela est donc simple, avec ces mentions marginales, mais aussi la mémoire familiale, qui peut, par chance, être encore vivante.
Ensuite, cela commence à se compliquer un peu au XIXème siècle, car le décès ne mentionne pas toujours le lieu ou la date de naissance, ou le mariage n’est plus cité sur l’acte de naissance.
Cela peut paraître surprenant, mais c’est sur cette période que j’ai parfois rencontré le plus de difficultés : en effet, l’entraide ou les associations seront d’une aide fort utile avant 1800, mais pas après. Il faut souvent franchir ce siècle tout seul et donc espérer que ses ancêtres n’ont pas trop bougé ou que les actes soient le plus complets.
Cette période s’accompagne en revanche d’une aide appréciable : les tables décennales.
Celles-ci, comme leur nom l’indique, couvrent les actes sur une période de 10 ans.
Elles existent à partir de 1793, ou 1803, et comprennent les naissances, les mariages ou les décès des 10 ans par ordre alphabétique : très pratique donc lorsque l’on ne connaît pas la date exacte.
En revanche, il faut aller sur place, en mairie, pour les consulter !
En effet, il faut savoir que les employés des mairies n’ont pas pour tâche de faire des recherches généalogiques à notre place. Ils accepteront de vous envoyer une copie d’acte (si l’état du registre d’état civil le permet) mais avec des indications précises.

Et avant 1800 ?

Jusqu’à présent, les recherches ont porté sur les registres d’état civil, renseignés en mairie par les officiers d’état civil.
Avant la révolution, les registres étaient remplis par les prêtres : on parle de registres paroissiaux (par paroisse religieuse).
A ce niveau, les recherches vont être différentes suivant les communes :
- certaines ont conservé ces registres sur place où il sera possible de les consulter
- d’autres, de plus en plus nombreuses, les ont confiés aux Archives Départementales.

En effet, avec le temps, les registres sont devenus des documents d’histoire, précieux, dont la conservation est vitale.
Pour nous généalogistes, il est important d’en être conscient et donc de manipuler ces documents avec beaucoup de précaution et de ne pas faire de photocopies, lesquelles contribuent à effacer l’encre sur les pages.
Malheureusement, combien de fois en mairies, ai-je entendu parler de personnes qui manipulaient ces registres sans précaution, voire qui avaient arraché des pages ou morceaux de pages !
Mais, heureusement, l’église des Mormons procède depuis près de 30 ans à la numérisation de ces précieux ouvrages et les a rendu accessibles sur microfilms.
C’est sous cette forme en général que vous pourrez y accéder aux Archives, ce qui permet de préserver les originaux, et de faire un tirage sur papier sur le lecteur s’il est reproducteur.

Et mes recherches ?

Donc, en écrivant ou en se déplaçant, il est possible de rassembler des informations sur chacun de ses ancêtres.
Attention à ce stade à être bien rigoureux, en classant par exemple les documents par couple, chacun dans une chemise dédiée.
En cas de blocage, c’est là que la patience intervient : il va falloir lire attentivement les documents pour relever les noms des personnes présentes, leur localisation car aucun indice ne doit être écarté pour retrouver la commune d’origine.
Si certaines traditions se sont perdues au fil du temps, il en est une qui a été tenace pendant longtemps : celle d’organiser le mariage dans la commune de naissance de l’épouse.
Cela souffre des exceptions, mais pas tant que cela au vu de mes propres recherches.
Bien évidemment, pour s’y retrouver au fil du temps, un logiciel de généalogie sera le bienvenu.
Je me garderai de faire de la publicité pour l’un ou l’autre, à chacun de faire son choix.
Peut-être un petit conseil : rien ne vous empêche de commencer par un produit « gratuit » disponible
en téléchargement et, après plusieurs mois ou années de recherches, de décider ensuite d’acquérir un produit du commerce.
Pour en revenir aux recherches, comme expliqué plus haut, avant 1800, d’autres solutions sont offertes aux généalogistes.
Celle qui me paraît la plus importante est l’adhésion à un ou plusieurs cercles de généalogie.
(voir mes adresses utiles)

Ces associations sont compétentes par secteurs géographiques et permettent de recevoir des revues pleines d’informations utiles sur une région, de poser des questions et proposent souvent des relevés systématiques des actes (surtout de mariages) par communes. Ces relevés permettent de parcourir un ou plusieurs siècles et de retrouver ses ancêtres rapidement.
Ils ressemblent donc à des « super » tables décennales !
L’autre solution est le recours à internet : rien n’est plus facile que de taper un nom et une commune sur Google
pour retrouver une autre personne ayant travaillé sur le même patronyme.
De même, Geneanet est une ressource considérable d’informations rendues accessibles
par d’autres généalogistes.

Comment j’ai procédé ?

Pour ce qui me concerne, j’ai employé tout ce que j’ai abordé ci-dessus.
Je me suis parfois rendu sur place pour consulter des registres, en mairies ou aux archives et puis, comme mon travail me laisse trop peu de vacances, je recherche beaucoup à domicile.
Pour cela, j’ai acquis un lecteur de microfilms, et je loue des bobines auprès des cercles pour les communes qui m’intéressent.
Au début, je parcourais rapidement ces bobines pour ne rechercher que les patronymes qui m’intéressaient (on est toujours pressé quand on commence !).
Et puis, je me suis rendu compte que la technique n’était pas bonne car, quelques mois plus tard, je découvrais que d’autres branches portaient d’autres noms dans la même commune et qu’il fallait recommencer l’exploration.
C’est pourquoi, depuis, je participe aux relevés systématiques sur les communes qui m’intéressent, lorsqu’ils n’existent pas. Je note tous les actes sous Excel afin de diffuser les informations collectées soit par un cercle soit sur Geneactes.
Je trouve très triste et bien dommageable que chacun fasse des recherches dans son coin, sans en faire profiter d’autres généalogistes ! C’est également pour cela que je mets toutes mes données sur mon site internet car je préfère que mes cousins éloignés ne recommencent pas les mêmes recherches, mais se consacrent, comme moi, sur des branches encore inconnues.

Généalogie ascendante ou descendante ?

La méthode que j’ai proposée ici (qui reste très générale et n’a pas vocation à résoudre tous les blocages que l’on rencontre) s’applique tout d’abord à la généalogie ascendante.
Il s’agit ici de partir d’une personne et d’en retrouver toute son ascendance : les deux parents, les parents des parents, etc…
Cela représente déjà un nombre important d’ancêtres : à la huitième génération, on arrive déjà à 2 puissance 8 personnes, soit 256 ancêtres à localiser, multipliés par deux à chaque génération supplémentaire.
Comment faire pour s’y retrouver dans tout ce monde ?
Une norme s’est imposée chez les généalogistes : la numérotation Sosa-Stradoniz.
Elle consiste à donner le numéro 1 à la personne de départ puis, de multiplier le nombre par deux pour le père et d’ajouter 1 au nombre obtenu pour la mère. Le père aura ainsi le 2, la mère le 3.
Pour la génération suivante, le grand-père paternel aura le 2x2, soit 4 et la grand-mère paternelle le 4+1=5. Le grand-père maternel aura le 3 (numéro de la mère) x2, soit 6 et la grand-mère maternelle 6+1=7.
Ainsi, chaque homme aura un numéro pair et les épouses un numéro impair.
Les logiciels gèrent tout cela très bien ! Mais ce numéro est bien pratique pour se retrouver lorsque les documents s’amoncellent !
C’est un très bon début mais, en fait, il arrivera que, pour résoudre des points de blocage, il soit nécessaire d’en passer par la généalogie descendante.
Il s’agit alors de répertorier pour chaque couple l’ensemble des enfants, et, pour chacun, de relever sa propre descendance.
On obtient ainsi toutes les personnes avec lesquelles on a un lien de famille, avec un cousinage bien éloigné, il est vrai.
Mais, parfois, c’est en regardant le mariage d’un cousin au XVIIIème siècle que l’on apprendra la localisation d’une branche que l’on croyait perdue, ou que l’on apprendra qu’untel s’est remarié.
En revanche, entreprendre la généalogie descendante implique de disposer d’un logiciel car, là, les nombres deviennent vite importants !

Et pour mettre en ligne ?

Pour mettre ses informations sur internet, deux solutions sont possibles :
- soit utiliser Geneanet qui propose la diffusion très simplement, ce qui est idéal pour des novices en informatique. Il suffit d’envoyer un fichier au format GEDCOM et de suivre les options proposées. GEDCOM ? C’est un format d’échange d’informations qui est indépendant des fournisseurs de logiciels. Il n’est pas nécessaire d’en savoir plus :
tous les logiciels proposent dans leur menu « fichier » la possibilité d’exporter tout ou
partie de ses données sous la forme d’un fichier Gedcom.
- soit créer son propre site : cela implique un minimum de technique informatique.
La création des pages du site est en général possible à partir des logiciels qui prévoient cette possibilité, comme celle de l’export Gedcom. Si le produit ne le permet pas, il suffit de faire un export et d’utiliser un logiciel simple comme
Oxy-Gen qui convertira avantageusement les informations sous forme d’un site.
Ensuite, il faudra transférer les pages obtenues chez un hébergeur.
La plupart des fournisseurs d’accès à internet permettent de disposer d’un espace personnel (avec une taille maximale très variable). Il faut disposer d’un logiciel qui permettra le transfert (comme Filezilla), en utilisant le code et le mot de passe communiqués par le fournisseur d’accès.

Conclusion :

Je n’ai pas cherché ici à proposer un scénario simple pour effectuer des recherches, cela n’existe pas, ou à répondre à toutes les questions, mais au moins à donner les quelques pistes qui permettront à chacun de démarrer.
Je reçois de plus en plus de messages me demandant comment j'ai fait pour mes propres recherches, je pense apporter ici une réponse assez précise à ces questions !
Ensuite, il y a plein de sites internet qui existent qui donneront d’autres indications ou des livres, des revues qui pourront avantageusement aider ceux qui voudront se lancer dans cette grande aventure !
Mais, patience, patience…

Il y a un certain nombre de liens utiles que j'ai recensés pour ceux que cela intéresse.
S'il reste des questions, je suis prêt à y répondre.